Pas de prêche ce 27 juillet 2025
Le bonheur par la déprogrammation.
Chères lectrices, chers lecteurs,
Bertine ne s’est pas présentée au travail ce matin. Il n’y aura donc pas de prêche.
Cela fait six mois qu’elle vient tous les dimanches me secouer bien avant l’aube. Elle m’arrache sans ménagement à mon lit, exige un café fort et toute mon attention. L’exercice est amusant : elle s’installe dans mon être comme on se glisse dans un profond fauteuil de cuir souple. Enfin, elle lâche sa vulgarité et ses démons pour se concentrer sur son sermon. Moi, je me laisse envahir par le flux réconfortant de ses folies, de ses doutes, de ses convictions ; n’en doutez pas, cette femme est authentiquement croyante, toute à l’opposé d’un fanatisme attendu. Ceux qui rient ne connaissent pas l’animal et ses façons.
Donc, ce matin, elle n’est pas venue. Je la sais en colère et, dans ces cas, elle s’isole et se réfugie dans la prière. À cet instant, j’imagine être le seul de ses proches à ne pas pouvoir l’approcher. J’attends bêtement son retour. Je ne peux pas dire qu’elle soit absente : son rayonnement imprègne les murs de la maison, elle s’est juste réfugiée dans le silence.
Je ne sais pas si elle reviendra dans son rôle de Sœur Bertine. Je le souhaite.
Je sais qu’elle réapparaîtra dans son rôle de détective privée ; elle ne peut pas me laisser seul avec un crime non résolu, sans compter le paquet d’adultères qu’elle a sur les bras.
Je vous souhaite à toutes et à tous un bon dimanche,
Paul